COVID-19 : recrudescence en Kabylie, relâchement de la population et système de santé submergé.

 

Bonjour à toutes et à tous,

Vous l’avez sans doute remarqué, après une nette amélioration pendant l’été, l’épidémie COVID-19 est de retour depuis le début de l’automne à la faveur des basses températures. Cela est aussi le cas en Algérie et plus particulièrement en Kabylie où les chiffres explosent du jour au lendemain avec  plusieurs centaines de cas  signalés quotidiennement. Officiellement, nous étions à quelques dizaines de cas confirmés par jour en septembre et sommes à plusieurs centaines de cas quotidiens aujourd’hui. Ces chiffres « officiels » sont à prendre avec prudence car il n’y a pas de système de dépistage systématique du Covid-19. Un dépistage faible pour ne pas dire défaillant, rareté des tests PCR et leurs  prix  exorbitant chez les laboratoires privés. A cela s’ajoute la cherté des examens radiologiques (scanner) quand celui-ci n’est pas réalisé à l’hôpital. Très peu de cas infectés sont donc comptés en réalité. Beaucoup de personnes contaminées ne consultent même pas, soit par manque de moyens ou par  honte (tabou, fierté ) et  d’autres se  font soigner chez elles en cachette et préfèrent circuler comme si de rien n’était. De ce fait, ces chiffres ne sont que le reflet d’une toute petite partie de ce qui se passe réellement. L’augmentation récente des chiffres officiels est le reflet d’une multiplication par 8 à 10 du nombre réel de malades.

Nous rappelons que dans la plupart des cas, au début de la maladie, les personnes infectées ont soit très peu de symptômes soit souffrent de symptômes bénins : toux, fièvre, courbatures…. et ne vont pas au delà dans la plupart des cas. Par contre, ces personnes infectées, même sans aucun symptôme, que ça soit des enfants ou des adultes, sont contagieuses et maintiennent ainsi la propagation de la maladie des personnes infectées à des personnes non infectées.  Autre chose, une partie de ces personnes infectées aura au bout d’une semaine des symptômes plus sévères avec manque de souffle, difficultés à respirer d’où nécessité d’oxygène et de mise en place d’appareil pour respirer en réanimation. Ces personnes qui vont s’aggraver sont surtout les personnes âgées, fragiles et qui arrivent à ces stades avancés.

Ce retour est aussi malheureusement concomitant à un relâchement de l’application des mesures de prévention au sein de la population : abandon des mesures barrières, regroupements devant et dans les commerces, boutiques, fourgons et administrations, regroupements dans des mariages et autres fêtes et enterrements. Nous le voyons chaque jour dans les villages et villes de Kabylie !

Les hôpitaux débordés ! Si pendant l’été, quelques centaines de personnes nécessitaient cette réanimation respiratoire, aujourd’hui c’est quelques milliers de personnes qui en auront besoin à court terme et en même temps. Connaissant les capacité de réanimation en Algérie (En Kabylie: quelques dizaines de lits de réanimation post-chirurgie dans les gros hôpitaux communaux et moins de 10 lits de réanimation médicale au CHU de Tizi Ouzou), l’hôpital est déjà débordé en Kabylie. Vous pouvez consulter en fin de cet article le témoignage de ce médecin du CHU Tizi Ouzou et un article du journal liberté du 16/11/2020 à ce propos.

Comment se protéger ?

  • Partir du principe que tout le monde est potentiellement infecté, et donc contagieux, pour appliquer automatiquement les autres règles de protection à tout moment et tout lieu hors de chez soit.
  • En vous protégeant, vous protégez votre famille et votre entourage.
  • Protéger en priorité, les personnes les plus fragiles vis à vis de ce virus:
-les personnes âgées de plus de 65 ans en général.
-les personnes souffrant de toute pathologie respiratoire chronique (Insuffisance respiratoire chronique, BPCO, asthme...), d'insuffisance rénale chronique, d'insuffisance cardiaque, d'HTA, de cirrhose, de diabète sucré, d'Obésité, d'immunodépression, de cancers du sang, de cancers avec métastases
-les personnes greffées (rein, cœur...)
-les femmes enceintes notamment au troisième trimestre de grossesse
  • Dans tous les cas, respecter les mesures barrières : portez un masque à l’extérieur de chez vous, en tissus ou chirurgical, lavez vous les mains ou mettez du gel hydroalcoolique dès que possible plusieurs fois par jour même chez vous, toussez ou éternuez dans un mouchoir, ne vous embrassez plus, ne vous serrez plus les mains.
  • Évitez les endroits confinés : boutiques de tous types, fourgons, cafés, locaux administratifs…Évitez les regroupements. Reportez les mariages ou fêtes. Limitez le nombre de personnes aux enterrements au strict nécessaire. Il suffit qu’il y’ en ai un pour contaminer tous les autres. Les personnes qui y assistent sont alors les futurs contaminés, contaminateurs et peut être malades et décès.
  • Si vous avez des symptômes bénins, restez chez vous au moins une semaine le temps que les symptômes disparaissent. Ne circulez pas que là où quand ce n’est nécessaire car vous pouvez contaminer les autres, ou les autres vous contamineront vous ou votre famille.

Ne vous dites pas que ça ne sert à rien. C’est sérieux. C’est les seules mesures efficaces actuellement. La vie de vos proches peut en dépendre.

L’application disciplinée de ces mesures permettra de limiter le nombre de contaminations entre personnes infectées et non infectées et ainsi de limiter le nombre de personnes qui auront des symptômes graves et de permettre à ces dernières d’être prises en charge correctement à l’hôpital notamment les plus fragiles d’entre elles. Voir en fin d’article ce témoignage d’une personnes guérie après  avoir été hospitalisée en réanimation.

Soyons disciplinés et solidaires entre nous. C’est une période difficile à passer jusqu’à des jours meilleurs. En attendant prenez soin de vous de vos familles et vos proches.

Bien à vous.

Timlilith Ighil Bougueni,

 

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